Je dois bien avouer qu’à la maison, nous ne mangeons pas énormément de pommes de terre (ou patates 😉 ). Non pas que nous n’aimons pas la pomme de terre, bien au contraire, mais c’est comme cela. Il est vrai que durant mon enfance, mon adolescence, ma maman n’en cuisinait pas des masses. Me croirez-vous si je vous dis que niveau frites ce n’était pas la fête tous les jours ?! Et oui, le mythe « frite/steack haché »  n’avait pas de prise à notre table, ma maman n’étant pas fana de la frite en général lol Alors, quand je prenais l’avion toute seule en UM pour passer les vacances en France (depuis l’Afrique) et qu’au menu à Orly il y avait « steack haché/frites », c’était tout simplement Youhou !!!!!

Tout cela pour dire que quelque part, nous sommes conditionnés par ce que nous avons ou n’avons pas mangé étant enfant. Et que comme la patate n’avait pas « droit » de visite dans la cuisine, j’ai réitéré ce fait inconsciemment, n’en cuisinant que très peu par moi-même alors que j’adore la purée, les pommes de terre sautées, les paillassons et patati et patata 🙂

SAUF QUE ! Tout finit par arriver un jour. La preuve: depuis que j’essaie de faire en sorte que la cuisine devienne plus qu’un hobby, j’ai appris à apprécier, à connaître une certaine catégorie de pommes de terre. Je veux parler des pommes de terre primeur. Comme leur nom l’indique, ces pommes de terre ne sortent sur les étals qu’à une date bien définie de l’année et leur vente n’a lieu que pendant une durée bien déterminée.

Mes deux pommes de terre primeur préférées sont celles de Noirmoutier et celles de l’Île de Ré. C’est de ces dernières que je vais vous parler.

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Elles commencent à poindre le bout de leur nez sur les étals de nos primeurs et ne seront récoltées que jusqu’au 31 juillet pour préserver leur caractère primeur. Il s’agit d’une AOP, c’est-à-dire une Appellation d’Origine Protégée et n’est cultivée que sur l’Île de Ré, d’où son nom.

Beaucoup de Chefs la cuisinent et la mettent en valeur aussi bien en entrée qu’en plat.

Si vous êtes curieux, je vous conseille vivement d’aller faire un tour sur le site officiel de la Pomme de Terre de l’Île de Ré. Vous y trouverez une mine d’informations ainsi que des recettes.

Si la pomme de terre de l’Île de Ré se retrouve dans mon panier, c’est parce-que  je participe à un concours organisé par la Fédération de ce produit via les réseaux sociaux. Nous devions proposer par écrit une recette mettant en avant la pomme de terre. Ensuite, le jury a procédé à un 1er tri et a envoyé 1 colis de pommes de terre de l’Île de Ré, type grenaille aux candidats dont la recette a été retenue. A ces candidats de mettre en application leur recette jusqu’au 8 mai (non, je ne suis pas à la bourre). Les prix étant des séjours gourmands sur l’Île de Ré, moi je dis BANCO !

Et me voilà donc embarquée dans l’aventure, à recevoir mon colis AOP (trop contente) et à cuisiner comme une forcenée pour vous présenter: La salade tiède de pommes de terre de l’Île de Ré, asperges blanches du Blayais accompagnées de coques marinières en feuille d’huître et beurre aux algues, vinaigrette gourmande (cette dernière étant tirée de mon mentor et maître Christophe Girardot).

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Pour 2 personnes, il vous faut:

12 pommes de terre de l’Île de Ré

16 asperges blanches du Blayais

20 coques

30 grammes de beurre aux algues de chez Bordier (dans les bonnes crèmeries)

1 petit oignon jaune

5 cl de vin blanc sec

2 CS d’huile d’olive + 5 cl d’huile d’olive

5 cl d’huile d’arachide

2 cl de vinaigre de Xérès

Le jus d’1/2 citron

50 grammes de fèves décortiquées

25 grammes de haricots verts

10 feuilles d’estragon

25 grammes de piment piquillos

Sel et poivre

5 cl de crème liquide entière

5 cl de lait

5 feuilles d’huîtres (vous pouvez en trouver à la vente en ligne sur le site du Jardin des Senteurs) pour l’émulsion + 4 autres feuilles d’huître finement ciselées.

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Et comment qu’on fait ?

Les pommes de terre de l’Île de Ré

Dans une grande casserole d’eau froide salée, démarrer la cuisson des pommes de terre. Une fois cuite, les égoutter et les laisser tiédir. Couper chaque pomme de terre en rondelle en ne gardant pas les extrémités et enlever la peau. Réserver.

 

Les asperges blanches du Blayais

Laver les asperges. Couper les bouts terreux des asperges et les éplucher pour qu’elles soient nettes. Faire bouillir de l’eau salée. Attacher ensemble les asperges avec du fil alimentaire en une botte afin d’avoir une cuisson uniforme. Les plonger dans l’eau bouillante et les faire cuire. Une fois cuites, les rafraîchir à l’eau froide, enlever le fil alimentaire.

Prendre 6 asperges et en couper les têtes de telle façon qu’elles puissent tenir droite au moment du dressage comme sur la photo. Couper le reste de ces asperges en biseaux pour la salade.

Prendre 10 asperges et couper en biseaux les têtes pour les apposer tout autour du plat au moment du dressage. Garder le reste des asperges pour une utilisation ultérieure.

Mettre le tout sur une assiette et réserver.

 

La vinaigrette gourmande (tirée du livre « Petits produits… grande cuisine » de Christophe Girardot)

Cuire les fèves 2 min dans l’eau bouillante puis équeuter et cuire les haricots verts 7 min dans l’eau bouillante également en prenant soin de rafraîchir les légumes dans de l’eau glacée juste après cuisson pour fixer la couleur.

Réunir dans un saladier le jus de citron et le vinaigre de Xérès, assaisonner. Ajouter en fouettant huile d’arachide et huile d’olive puis terminer avec l’estragon haché, les fèves et les haricots finement hachés et le piment piquillos en petits dés.

 

Les coques marinières en feuille d’huître et beurre aux algues

Bien nettoyer les coques à l’eau claire. Ne garder que celles qui sont bien fermées.

Ciseler finement l’oignon jaune.

Dans un faitout, faire chauffer les 2 CS d’huile d’olive. Y faire revenir l’oignon ciselé jusqu’à ce qu’il soit tendre, ajouter le vin blanc et laisser réduire à sec. Ajouter les coques et le beurre aux algues coupé en gros morceaux. Fermer avec un couvercle et laisser cuire jusqu’à complète ouverture des coques. Ajouter les feuilles d’huîtres finement ciselées.

 

Emulsion à l’huître

Dans une petite casserole, faire chauffer la crème liquide et le lait. Ajouter les 4 feuilles d’huîtres et éteindre le feu. Laisser infuser à couvert pendant 10 minutes.

Une fois l’infusion faite, retirer les feuilles d’huître.

 

Et maintenant, on dresse !

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Dans une grande assiette ronde, poser un cercle au centre de l’assiette et positionner les 3 têtes d’asperges. Disposer joliment des tranches de pommes de terre de l’Île de Ré ainsi que des tranches d’asperges coupées en biseaux.

Tout autour du cercle, disposer joliment 5 têtes d’asperges coupées en biseaux. A leur base, disposer une tranche de pomme de terre de l’Île de Ré. Disposer ensuite les coques marinières en alternant les coquillages et les coques en elles-mêmes. Ajouter sur les légumes et les coquillages un cordon de vinaigrette gourmande.

Emulsionner la crème aux huîtres au mixer plongeant et récupérer l’écume à l’aide d’une petite cuillère. Terminer le dressage en disposant 3 cuillères à café d’émulsion.

Servir aussitôt !

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Et comment que c’était ?

Les contrastes de température sont très intéressantes. La tiédeur des pommes de terre et des asperges, l’émulsion chaude aux huîtres ainsi que les coques, la vinaigrette gourmande à température ambiante. C’est gourmand et plein de saveurs. Le goût de l’huître ressort bien du plat mais n’est pas persistant.

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Voilà une jolie entrée de saison !

A très vite !

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